La portée d'un tatouage

la seule chose que je peux te dire, c'est qu'au travail les a-priori sont nombreux sur l'apparence (du moins dans MON travail). personnellement j'ai eu la chance de pouvoir montrer mes aptitudes avant de montrer mes modifications corporelles, du coup même si ça en a étonné plus d'un ça passe un peu mieux au niveau des supérieurs, qui finalement se montrent plus surpris qu'autre chose (ah ben combien vous en avez? ça fait mal? et comment ça s'appelle ça?  )
par contre j'ai pu voir des collègues qui faisaient mieux leur boulot que d'autre se faire casser à cause des tatouages visibles, d'une coupe de cheveux ou d'une couleur sortant de l'ordinaire (le syndrôme du "tu rentres pas dans le moule"). après je travaille avec une majorité de femmes, et j'ai pu constater que ça passe quand même moins bien qu'avec les hommes...

je crois que je fais pas avancer le schmilblik avec mon témoignage, mais tu voulais des expériences persos donc...
ce que je peux te dire c'est qu'aujourd'hui, mon travail m'empêche de faire mon tattoo sur le poignet. je sais que je pourrais le cacher par une montre par ex, mais déjà que je me permets de venir travailler avec mes piercings aux oreilles (j'ai mis un tout petit brillant au nez, quasi invisible), je ne me sentirais pas de "pousser le bouchon" aussi loin. peut-être avec le temps, un peu plus d'ancienneté...

Je ne pense pas que l'age ai à voir avec un éventuel "regret social".
comme l'a dit lichette, l'emplacement (cou, main visage) peuvent s'apparenter à de veritable "suicide social"...
oui je sais, le mot est fort, mais nous ne sommes pas tous des rock stars à l'abri des contraintes matérielles...
Les symboliques douteuses, les prénoms de petit copain/copine, peuvent aussi être source d'amère regret.
Je ne pense pas non plus que se faire tatouer soit un acte militant, on ne
devient pas anticonformiste en quittant la tribu des "peaux vierge" pour celle des "tatouées".
Je pense que l'envie (pour ne pas dire le besoin) de se faire tatouer correspond aux moments fort de nos vies.
Emancipation, séparation, naissance, voyage ou déménagement, décès, rencontre, sont autant d'occasion de passer à l'acte.
D'ailleurs, n'est ce pas après avoir penser à ce faire tatouer que l'on cherche son modèle...
le choix du modèle ne reflète que la personnalité, la culture, de celui qui le porte au moment
de la réalisation du tatouage. L'adepte des "contre-cultures" restera un adepte..et le beauf, un beauf... à moins qu'un profond changement ne l'amène de nouveau à pousser la porte d'un studio de tattoo...
quant à la société, ce n'est pas le tatouage qui pose problème mais le moment ou le contexte dans
lequel on le voit...

C'est dur de passer après de telles explications, mais je peux parler de mon expérience perso.

J'ai toujours voulu être tatouée, comme mon frangin d'ailleurs on doit être les seuls de la famille.
Ce n'est pas du tout un besoin de marginalisation ou d'appartenance à quoi que ce soit c'est pour mon plaisir égoïstement et purement personnelle, j'aime ça je trouve ça beau, c'est un peu mon histoire que je trace sur ma peau.

Par contre je fais en sorte de bien réfléchir à l'emplacement de mon tattoo, d'ailleurs quand on me croise dans la rue on ne pourrait pas se douter non plus que je suis tatouée, je suis madame tout le monde même niveau vestimentaire, bon en ce moment on me regarde un peu de travers avec mon piercing à la narine ... mais ce n'est pas le sujet XD !!

Vu mon travail, je bosse au guichet à La Poste je ne peux pas me permettre d'avoir un tatouage au niveau des bras par exemple, mais j'ai suffisamment de place ailleurs pour me faire plaisir sans que ça gêne personne ^^

Pour le moment ils sont au nombre de trois, et peut-être bientôt 4, chouette chiffre le 4 :D

Au fait je sais pas si je l'ai deja dit: J'AIME mon tatouage!!!!!! :D

Allez, j'y vais de la mienne!
Je pense que tout ce qui a été dit se complète, j'aimerais néanmoins apporter une pierre à ce bel édifice. Sur l'ancien forum, j'avais parlé de ce paradoxe d'une mode qui, pour la première fois (peut-être) de l'histoire se porte sur quelque chose qui n'est pas éphémère. Le fait est qu'une mode qui dure 10 ans, ça n'est plus tout à fait une mode. Le tattoo était une culture, il est passé par le phénomène de mode pour le meilleur et pour le pire, aujourd'hui, il s'institutionnalise. Si l'on peut encore parler de mode aujourd'hui, c'est au niveau des motifs et emplacements concernés. Ces modes durent en général 6 mois, un an. Si le regard s'éduque, je pense que le principal problème (en dehors du prénom copain/copine) de regret de tatouage vient de ce qu'il a pu être fait dans un de ces mouvements de mode, la mode étant passé, le tattoo se date de lui même. Il peut se "ringardiser" au regard du courant de mode actuel.
Il est évident que des tattoos revendicatifs ou fortement significatifs ont un impact particulier, et par voie de conséquence, peuvent créer ce fameux clash social et, selon l'évolution de la personne, le regret de l'avoir fait.

Mais n'oublions pas que le tatouage est, à l'origine, une culture. Ou plutôt DES cultures. Le genre de questionnaire qui t'intéresse serait parfaitement inadapté si tu allais le poser en Polynésie, par exemple. On doit donc considérer ta question comme étant localisée principalement sur la culture générale occidentale. Par chez nous, cette culture a d'abord été celle de la marginalité. Marins, filles de joie, bagnards, apaches etc etc... Ce qu'il reste de cette époque est le tabou qui a certes diminué, mais qui est encore suffisament présent pour faire virer quelqu'un de son boulot. Mais il me semble que, quelque soit la perception actuelle du tatouage (mignon, joli, discret, decoratif, affectif, pas marginal etc...), on ne doit pas commettre l'erreur d'oublier d'ou il vient. Il n'est pas question de glorifier un quelconque "bon vieux temps", mais de ne pas l'effacer de la mémoire. Il semblerait que la perte de mémoire collective soit l'un des fléaux de ces deux derniers siècles, autant faire de son mieux pour éviter que cela se produise sur un domaine qui nous passionne!

Tout ça pour dire que personnellement, j'ai toujours baigné dans des mondes ou le tattoo était présent. Le tattoo dit "marginal" (purée, que ce mot m'énèrve!), plus qu'un autre. Première K7 à moi perso, Renaud... ("sur l'bras j'ai tatoué une couleuvre", "j'oubliais qu'tes tatouages et ta lame de couteau..." etc etc...). à 5 ans, même si on comprend pas tout, ça marque! Puis milieu musical (rock, punk et autres joyeux compagnons) ou le tattoo est omniprésent, mais ou, contrairement aux idées reçues, l'absence de tatouage ne marginalise personne. Je l'sais, j'y étais!^^). Pour ma part, chacun de mes tattoos a été un acte d'engagement, parce qu'ils ne sont pas neutres. Ils parlent clairement de quelque chose. Certains diraient qu'ils sont "militants" (punaise, ce mot là aussi!). Aussi, je me permettrais une remarque très personnelle sur le tattoo et le regret de l'avoir fait. Je n'ai pas regrétté le moindre de mes tatouages, ne serait-ce qu'une seconde (pourtant, j'en ai des moches, hein?). Mon premier a plus de 10 ans (12 ou 13, je crois, je sais plus trop, en fait), et il est très explicite. Ce que je vis, les milieux dans lesquels je vis ou ai vécu, c'est quelque chose de profond et de sincère. Partant de là, même si un jour je m'en éloigne, je ne pourrais pas tirer un trait sur une période de ma vie faite de sincérité. Si un jour mes tattoos ne représentent plus ce que je pense, ils représenteront du moins ce que j'ai pensé. Comme je le disais, la mémoire me parait nécéssaire à notre époque, y compris la mémoire personnelle. Ils seront là comme la trace d'un itinéraire, et quoi que je pense dans le futur, ce sera forcément cet intinéraire qui m'aura amené à le penser. Mes tattoos ne seront alors plus "militants" (aaaargh!) d'une idée ou d'un mouvement, mais "militants" de l'acte de mémoire, de ma propre histoire. Je ne crois pas pouvoir regretter ça un jour. J'aurais personnellement (j'insiste sur le personnellement, hein?) beaucoup plus de mal à vivre avec un tattoo déco méttant en valeur un événtuel muscle que j'aurais eu un jour. La, j'ai donné ma version à moi,qui ne remet en cause la version de personne.

Ce que j'aurais (je pense) rétorqué à ton papa, chanel, C'est qu'un tattoo ne fige rien. Si il reste présent, il changera visuellement, par son propre vieillissement et par celui du corps en question. Un tattoo ne fige pas un corps, il le suit. Et dans la mesure ou ce qui existe à notre conscience, c'est ce que l'on voit, et que ce que l'on voit aujourd'hui ne pourra pas être la même chose que ce que l'on verra dans 10, 15, 20 ans (la vision n'est qu'une image sans sens en elle même, c'est notre conscience, notre culture qui transforme la "vue" en "regard"... La conscience et la culture évoluent avec notre histoire, le regard ne peut que changer!). Un tattoo ne fige rien, encore une fois.

Voilà pour ma part!

+1 pour laurent! quel magnifique pavé!

Quand Laurent se lâche ce n'est pas de la blague, je pense que là tout est dis :)

pareil pour nou on est de statoués piercés et nos amis les plus nproches et fidèles sont complétement vierges de modif, heureusement qu'on se fit pas à ça, et qu'on nous juge pas constemment à ça d'ailleurs

Merci pr les +++ ;) Et tout à fait d'accord avec toi Shaeradia pour le côté esthetique et artistique, comme je l'ai dit dans mon post pr moi c'est comme la signature d'une création (ben vi hein on est tous des oeuvres d'art!! Euh oui je m'égare là! mdr)

Pour moi c'est évident que le sens du motif est primordial, je ne vais pas me faire tatouer qqc que je trouve joli simplement parce que c'est joli! Je disais justement hier à mon chéri que je ne me ferais pas un 2e tatouage tant que je n'aurais pas un motif qui me tient particulièrement à coeur. Apres il y a plein de significations possibles pour un même symbole. D'abord le sens que tu y mets toi en fonction de ton expérience. Mais aussi le sens qu'y met la culture dans laquelle tu vis. Mais encore celui des autres cultures. Souvent un même signe peut avoir des sens tout à fait opposés d'une civilisation à une autre. Donc je pense que c'est interessant de chercher ces différentes significations mais qu'il faut surtout chercher celle qui te renvoit à ton histoire. Perso je me suis fait tatouer un chat. La phrase la + courente que j'ai trouvé est "Associé à la magie et au mauvais présage, il illustre à merveille l'opposition entre la fourrure douce et le tranchant de ses griffes." Je trouve ça débile! C'est sûr que c'est qqn qui ne connait pas les chats qui a écrit ça! Par contre effectivement dans de nombreuses cultures et notamment chez nous le chat a longtemps été associé aux sorcières et au mauvais présage. Mais en Egypte il été représenté par la deesse Bastet symbole de la fertilité, la joie et la protection. Pour moi le chat représente beaucoup, c'est un symbole de d'indépendance, de beauté parfaite mélangeant souplesse, douceur et vitalité. Pour moi le chat représente le bonheur, ils ont tout compris à la vie, ils sont libres et profitent de tout mais savent aussi donner enormément d'amour. J'adore ce symbole car il représente tout ce que j'aime dans la vie.
Alors maléfice? Protection? Bonheur? Perso la symbolique moyenageuse ne me correspond pas du tout, la symbolique egyptienne est plutôt jolie, mais la bonne c'est celle que j'ai au fond de moi ;)